Eric Sicot, vous êtes producteur de framboises, pourquoi avoir opté pour un mode de culture biologique ?
Eric Sicot: Ce choix s’inscrit dans une démarche bio déjà engagée sur les autres cultures de l’exploitation, à savoir cassis et kiwis pour les fruits, volaille pour l’élevage. En plus des valeurs liées à la production biologique, lors de mon installation en 2010, il s’agissait aussi de valoriser au mieux notre terrain par nature limité.
En quoi le bio valorisait-il votre exploitation ?
Eric Sicot: Mon domaine n’est pas situé sur des terres agricoles, il voisine avec les bois et forêts de Dordogne, à l’extrémité du Lot et Garonne. Les parcelles sont petites et ne permettent pas de grandes cultures de types céréalières. J’ai donc cherché les fruits et les conduites agricoles les plus rentables sur des surfaces réduites.
Quels sont, à votre niveau, les avantages et les inconvénients de l’agriculture biologique ?
Eric Sicot: Je suis très heureux de n’utiliser aucun intrant chimique et de disposer de suffisamment d’eau pour mes productions. Le principal problème que je rencontre est l’installation progressive des insectes. Ils apprécient particulièrement les fruits bio ! Je travaille actuellement avec l’INRA pour trouver des pièges efficaces.
Pourquoi avoir décidé de vendre une partie de votre production à Saveurs Attitudes ?
Eric Sicot: Mes parcelles sont petites, mais ma production est trop grande pour l’écouler uniquement en barquettes de fruits frais. Durant la période de récolte, il sort environ 2,5 tonnes de framboises par semaine. J’ai donc mis en place un ramassage mécanisé qui peut légèrement abîmer les fruits. Le choix de la transformation correspond parfaitement à mes contraintes.
Et pour finir, question d’actualité, la crise sanitaire que nous traversons a-t-elle impacté votre activité ? Si oui, quel message aimeriez-vous faire passer ?
Eric Sicot: 50 % de la marchandise m’est resté sur les bras. Même si nous avons essayé de répartir les pertes avec Saveurs et Fruits, les commandes se sont tout de même effondrées. Les aides vont aux grosses exploitations qui emploient de la main-d’œuvre. Les petits comme moi doivent se débrouiller par eux-mêmes. Je vais donc déplacer une partie de mes débouchés vers la vente de fruits frais avec un seul message : acheter local, acheter français des produits de qualité pour soutenir les agriculteurs et les éleveurs de votre entourage. Propos recueillis par Naturgie